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Marseille : Un projet à Vitrolles, quartier des Pins

L'association Récits, qui a pour objet le recueil et l'écriture des histoires de vie individuelles et collectives ainsi que leur valorisation sous différentes formes documentaires viens de presenter le livre «Une ville, cent histoires, Vitrolles, quartier des Pins, 1972-2009 » Editions Ref2C.

L'association Récits

L'association Récits a pour objet le recueil, le travail et l'écriture des histoires de vie individuelles et collectives ainsi que leur valorisation sous différentes formes : livres, documentaires sonores, théâtre, exposition, etc. Le travail de l'association vise à la reconnaissance et au développement des personnes, des collectifs et des lieux. L'idée est d'encourager les personnes à discuter, réfléchir et communiquer autour d'un meilleur « vivre ensemble »  pour aujourd'hui et pour demain.

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Nous sommes à l’aube des années 70, en pleine garrigue, au cœur d’un village provençal situé au pied d’un grand rocher, coincé entre deux falaises et entouré à perte de vue de vignes et de champs d’oliviers. Un village qui a vu sa population doubler depuis dix ans et se métamorphoser rapidement au fil de l’industrialisation des rives de l’Etang de Berre. Vitrolles.

Au même moment, le complexe sidérurgique de Fos-sur-Mer recrute des travailleurs par milliers. Le premier grand magasin Carrefour ouvre ses portes et la récente Zone Industrielle de l’Estroublanc accueille en son sein de plus en plus d’entreprises. De France et de l’étranger, des ouvriers affluent. Ils viennent du Gard, de Marseille, de Lorraine, d’Algérie, d’Italie, tous prêts à vendre leur force de travail et à s’installer dans ce pays inconnu.

Dans la ville, les événements s’accélèrent. Prévoyant l’arrivée prochaine de dizaines de milliers d’habitants, notamment avec l’attrait exercé par le complexe de l’étang, il faut construire, de façon massive. En 1971, les premiers bâtiments du quartier des Pins sont érigés et les années suivantes, les constructions se poursuivent. En 1973, Vitrolles est déclarée « ville nouvelle », la ZAC est érigée en 1974, et peu après, c’est au tour de la Petite Garrigue de voir le jour. En 1975, la ville est passée à 13500 habitants et va continuer de grandir au fil des arrivées, près de mille habitants par an, si bien qu’en 1990, elle atteint les 35 000 habitants. Les personnages de cette histoire arrivent, les uns après les autres, s’installent sur le quartier, travaillent sur la Zone industrielle, à Carrefour ou ailleurs… Et s’enracinent progressivement, se forgeant, au fil des événements du quotidien, des naissances et des décès, une identité de Vitrollais.

Aujourd'hui, le quartier des Pins souffre d'une dégradation de son bâti ce qui a conduit la Ville à enclencher une opération de démolition-reconstruction. 
La restructuration des espaces d'habitat amène souvent un profond bouleversement dans les habitudes de vie des habitants. Dans ce contexte, Récits souhaite préserver et valoriser une histoire emblématique pour la ville et le quartier à travers la mémoire de ses habitants. 

Les histoires de vie des personnes ont ainsi été collectées par l'association Récits et compilées dans ce livre: « Une ville, cent histoires, Vitrolles, quartier des Pins 1972-2009 ». L'association a également mené des ateliers Théâtre avec des adolescents et des habitants en partenariat avec des structures locales. Nourris par les récits des uns et des autres, ces ateliers ont donné lieu à des représentations finales reflétant l'histoire du quartier. « Mémoires en fête », le 7 mai 2010, un événement festif et participatif a été une nouvelle fois l'occasion de faire circuler la parole et de valoriser la mémoire du territoire sous différentes formes.

Par la production et la diffusion de divers médias culturels, Récits souhaite susciter une dynamique de quartier, impliquant habitants et acteurs associatifs locaux, autour d’un travail d’identité collective faite à la fois du passé, du présent vécu au quotidien et d’un futur projeté ensemble. Les activités de Récits visent à reconnaître et mettre en valeur une mémoire sociale qui rende compte des itinéraires des habitants et de leurs souhaits pour le quartier. La collecte et la diffusion des histoires de vie peuvent aider les habitants à donner du sens aux transformations urbaines auxquelles ils sont confrontés et à prendre conscience des processus similaires qui ont été engagés dans le passé. Ce travail participe à construire les fondements d'une action collective tout en montrant l'impact que peuvent avoir les décisions des autorités publiques sur certains groupes d'habitants.

Country: 

France

Thematics: