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Le défi de diversité ethnique de l'Union européenne

Thursday, 19 April 2018

L'Union européenne, dont la devise évocatrice "Unis dans la diversité" fait office d'étandard, continue toutefois à présenter de nombreuses difficultés et inégalités liées à la diversité ethnique, notamment au sein de ses institutions et parmi ses dirigeant.e.s.

Le projet de l'UE est le suivant : une institution qui se veut représenter un ensemble de 500 millions de citoyen.ne.s. Cependant, cette représentation n'est pas conforme à la réalité de l'ensemble des citoyen.ne.s, et la bulle bruxelloise, où sont réunies les principales places fortes de l'Union, est loin de respecter la diversité ethnique qui compose le peuple européen. Les institutions ont une part d'employé.e.s issu.e.s d'une minorité ethnique de seulement 2%, alors que Bruxelles compte environ la moitié de sa population provenant de pays étrangers. À titre d'exemple, moins de 20 eurodéputé.e.s sont concerné.e.s par cette diversité, sur un total de 751 parlementaires.

Pire, cette situation risquerait de s'accentuer, puisque la majorité des membres des institutions issus des minorités proviennent du Royaume-Uni et de France. Le Brexit à venir devrait alors encore creuser ces inégalités.

Or, l'Europe ne se préoccupe que très peu de cette problématique, et préfère éviter d'aborder le sujet tant que cela reste dans l'ombre et loin de la justice. Les priorités de l'UE étant d'un tout autre ordre, ces questions de diversité ethnique ne sont pas prises en compte et la situation ne devrait pas s'améliorer tant qu'il n'y a pas une reconnaissance globale du problème. Quand bien-même le sujet est abordé, comme ce fut le cas en 2017 à travers la charte sur la diversité et l'inclusion, la question ethnique est de nouveau la grande absente des débats.

Alors que l'Europe applique des sanctions, au niveau national, aux entreprises qui ne respectent pas cette diversité ethnique, il serait peut-être temps que ce principe concerne également ses propres institutions. Cependant, l'absence de données et de statistiques ethniques dans certains pays (comme la France, ou l'Allemagne) rend difficile l'élaboration d'un nombre précis de citoyen.ne.s ethniques, mais serait pourtant un critère majeur pour une meilleure représentation dans les institutions. Le combat est alors encore long pour appliquer à l'UE son principe d'union dans la diversité.