Journée de l'Europe : Union, Diversité ... et Solidarité ?

Tuesday, 8 May 2018

La journée de l'Europe du 9 mai consiste chaque année en une journée d'ouverture et de promotion pour les institutions et les principes de l'Union européenne. L'occasion de faire un bilan de ces différents principes revendiqués. Bien qu'absente de la devise européenne "Tous unis dans la diversité", la notion de solidarité est récurrente dans les discours et les politiques européens. Qu'en est-il réellement de cette solidarité en Europe ?

Le 9 mai pour la journée de l'Europe n'est pas une date au hasard, puisqu'il s'agit de la commémoration de la célèbre allocution de Robert Schuman, le 9 mai 1950 (désormais appelée Déclaration Schuman), considérée comme le discours fondateur de l'Europe. L'une des phrases cultes de ce discours met en avant le terme de solidarité comme étant un des objectifs de cette Europe unie.

«L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait.»

Ainsi, il est de droit de se demander, 68 ans après l'expression de cette volonté par Schuman, comment cette solidarité s'est construite et s'exprime aujourd'hui en Europe.

Il faut d'abord s'entendre sur le terme de solidarité, puisqu'aucune définition précise n'est donnée ni par cette citation, ni par les nombreuses autres qui ont suivi dans l'histoire européenne. Dans les faits, il semble exister une solidarité budgétaire, dans la façon dont sont organisées les contributions et les redistributions des richesses de l'UE. Pour le reste, rien à signaler.

Alors que l'Europe emploie sans cesse le recours à la solidarité pour justifier ses politiques, la réalité ne procure que peu de signes de contentement ou d'espoir en la matière. La solidarité est employée à la fois comme condition, comme objectif, et comme justification des politiques publiques au sein des États membres ; tantôt comme une valeur, tantôt comme un principe à l'échelle communautaire. Autant d'utilisations qui changent un mot si beau en un terme vague et flatteur qu'il est difficile de démontrer.

L'ambition européenne de créer un "esprit de solidarité" entre tous ses membres, États comme citoyens, est alors remise en cause par son propre fonctionnement, et par l'échec qu'elle a elle même connu dans cette quête. Pire, l'Europe semble même avoir un impact néfaste sur cet esprit de solidarité, puisque les politiques libérales et l'économie de marché qui la caractérisent le mieux ces dernières années délaissent la responsabilité de la solidarité et de la lutte contre les inégalités aux États, ce qui peut expliquer les récents tournants nationalistes.

Basé sur un contenu universitaire, le média The Conversation propose une analyse très intéressante sur le sujet, en cherchant à montrer pourquoi il y a une urgence à définir un intérêt général de l'Union européenne, qui répondrait plus efficacement au principe de solidarité défendue. Une nécessité de légitimité, qui donnerait du sens et des actes à cette solidarité mise à mal par différentes crises, comme la récente crise des migrants.