Sofia : un sommet UE-Balkans transformé en communion anti-Trump

Thursday, 17 May 2018

Le sommet de Sofia, un rassemblement informel des 28 chefs d'État européens à la rencontre de chefs d'État des Balkans, a eu lieu ces mercredi 16 et jeudi 17 mai 2018. À l'origine censé ouvrir un débat sur des possibilités de rapprochement entre UE et Balkans occidentales, la première journée a vite tourné en démonstration d'unité face à la politique du président Trump.

Donald Trump a fait le choix de mener une politique solitaire et de s'éloigner de son fidèle allié européen, en accumulant les décisions contraires aux principes de l'Union européenne : remise en cause des accords de Paris et de l'accord sur le nucléaire Iranien, diplomatie hasardeuse envers Israël notamment, menaces de protectionnisme, etc. L'Europe a désormais un droit de réponse, qu'il est nécessaire de faire valoir sous peine d'être perçu comme une marionnette, ou comme un allié sous la domination d'un président américain aux pleins pouvoirs.

C'est chose faite, désormais, à la suite de ce sommet de Sofia sur les Balkans. Organisé à l'origine pour traiter des relations entre Union européenne et pays des Balkans, le rassemblement des dirigeants européens a pris mercredi 16 mai 2018 une toute autre tournure, en invoquant une sorte d'union sacrée des 28 en opposition à la politique de Donald Trump. Des dirigeants qui ont marqué leur fermeté face à une attitude de rejet des accords mondiaux et de la place de l'UE dans les relations internationales. À commencer par Donald Tusk, le président du Conseil, qui a fustigé le président américain en déclarant :

"Lorsqu’on regarde les dernières décisions du président [américain], on pourrait même se dire qu’avec de tels amis, pas besoin d’ennemis. Mais honnêtement, l’Europe devrait être reconnaissante envers le président Trump car, grâce à lui, toutes nos illusions ont disparu."

La position européenne est claire, maintenir l'ordre international établi et respecter les accords signés dans un passé proche (2015 pour les accords de Paris et sur le nucléaire Iranien). Autre conviction européenne, conserver son influence économique et diplomatique en maintenant ses accords commerciaux, et en s'opposant donc aux projets isolationistes du président Trump et à la menace de ne plus commercer avec des compagnies engagées en Iran.

Des ambitions de reconnaissance et une affirmation de l'indépendance européenne, qui pourront conduire à un renouveau diplomatique portant l'UE en chef de file dans des dossiers comme le nucléaire par exemple. En effet, un prochain sommet est prévu à Vienne, excluant les États-Unis mais invitant tous les autres pays impliqués dans l'accord, afin de trouver des solutions aux enjeux sur le territoire Iranien.

Country: 

European Union

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