Europe 2050 : suicide démographique, un rapport alarmant sur l'avenir européen

Mercredi, 14 Février 2018

Un récent rapport de la fondation Robert Schuman dresse un bilan plutôt alarmant sur l'avenir de l'Europe en termes de statistique démographique. Celui-ci évoque un potentiel "suicide démographique" d'ici 2050, pointant du doigt des politiques et des priorités européennes inadaptées.

Le rapport révèle tout d'abord les estimations démographiques selon les continents d'ici à l'horizon 2050. Les résultats sont sans appel, l'Europe dévoile des estimations inquiétantes, puisque sa population pourrait stagner pendant que celle des autres puissances établies (Amérique du Nord) ou émergentes (Afrique, Inde, Amérique latine) ne ferait que s'accroitre. Pire encore, dans cette tendance stagnante, de nombreuses puissances du continent européen devraient voir leur population active (20-64 ans) s'amenuire, en raison du vieillissement déjà enclenché de l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie entre autres.

Une transition démographique qui pourrait se révéler néfaste pour la santé économique de l'Europe. En effet, il est indéniable que de tels changements démographiques devraient avoir des conséquences économiques. Tout d'abord, l'Europe, par ce vieillissement de la population, fait face à un manque de main d'oeuvre. Les études révèlent ainsi que le vieillissement de la main d'oeuvre s'accompagne toujours d'un ralentissement de la productivité, et par conséquent, de la croissance. De plus, même dans les pays non concernés directement par ce vieillissement, la croissance démographique, trop basse par rapport aux autres régions du monde, engendrerait une prise de retard dans la concurrence économique.

Le rapport prétend que l'Europe ne se prépare pas efficacement à ces changements qui s'annoncent. En effet, les priorités politiques de l'UE et des États membres ont tendance à se focaliser sur des questions techniques, de concurrence, de numérique, de technologie ou d'innovation. Comme-ci tous ces enjeux étaient la condition sinequanone au bien être économique du vieux continent. En revanche, cette idée néglige la place importante de l'Humain dans ces processus économiques, réduisant les Hommes à une main d'oeuvre indéfinissable, du carburant pour la machine. De tels bouleversements démographiques dans les pays d'Europe auront donc sans conteste de grandes conséquences sur la productivité, et donc sur la santé économique générale de l'Europe.

Par conséquent, des conclusions sociales et politiques sont à tirer de ce rapport. La question des migrations prend un tout autre écho, puisque le déficit démographique apparait alors comme néfaste. De ce fait, si un remplacement naturel de la population ne peut plus être assuré, ni au niveau national, ni par les échanges intracommunautaires, l'accueil des migrant-e-s doit alors être envisagé comme une solution. En effet, avec un potentiel de renouvellement et même d'accroissement démographique important, l'Amérique du nord par exemple, d'après les prévisions, devrait connaître un important bénéfice économique.

L'Europe doit donc désormais réagir à cette nouvelle forme de concurrence économique, en impliquant des politiques d'accueil adaptées. D'un point de vue Humain, également, puisque l'Afrique qui connait de nombreuses difficultés démocratiques et relatives aux droits humains, pourrait encore voir sa population s'accroitre énormément, impliquant donc des migrations encore plus importantes.

Aux dirigeants européens de faire les bons choix...

Pays: 

Union Européenne