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Facebook, la Commission européenne et la désinformation

Mercredi, 8 Mai 2019

À la veille des élections européennes, la Commission européenne redouble de vigilance pour prévenir la diffusion de « fake news » ou infox qui pullulent sur les réseaux sociaux et nuisent à l'intégrité des élections.

Un code de conduite ... insuffisant ?

Face à la diffusion massive de fausses informations sur les réseaux sociaux qui peuvent intervertir dans le processus électoral comme cela a été le cas pour les élections américaines en 2016 et pour le référendum britannique, la Commission européenne a sommé les plateformes numériques à agir pour contrer la prolifération des infox et des faux comptes.

La Commission a adopté un code de conduite en 2018 qui est un cadre - volontaire - pour éradiquer la diffusion des infox en ligne. Facebook, Google et Twitter y ont souscrit. Néanmoins, les premiers rapports évaluant les actions entreprises par ces plateformes ont pointé les efforts insuffisants de ces dernières pour lutter efficacement contre la désinformation. Les premiers rapports sortis en janvier 2019 pointent le contrôle lacunaire dans la transparence de la publicité politique et la surveillance des faux comptes.

Afin de « renforcer la coordination, l’analyse et les réponses communes à la désinformation », à travers l’Union européenne, la Commission a également lancé son « système d'alerte rapide ».

L'agence de cybersécurité européenne, l'ENSA a appelé les États membres à « introduire une législation nationale pour relever les défis liés à la désinformation en ligne ». Au vu de la difficulté d'harmoniser la réglementation entre tous les États, cette option mérite d'être travaillée.

Que font les plateformes numériques ?

Dans le contexte électoral actuel, Facebook et consorts tentent cependant de démontrer leurs capacités pour lutter contre la désinformation. Depuis plusieurs semaines, Facebook et Google font une campagne mettant en avant leurs actions vertueuses contre la propagation des fausses informations.

Facebook a ainsi développé un système de surveillance de son réseau en fermant plusieurs comptes appartenant à des figures de l'extrême droite ou excluant des personnes de son application de messagerie Whatsapp. Le réseau a également fait appel à des experts en cybersécurité et des analystes pour détecter les campagnes de manipulation et de désinformation. Ces mesures viennent cependant bien tard et il n'est pas sûr que les dispositifs soient suffisamment englobant pour prévenir des dérives.

FactCheckEU : vérifier et s'informer sur les informations relatives à l'Europe

En mars, le réseau international de fast-cheking a lancé une plateforme : FastCheckEU. Ce projet rassemblant 19 médias européens est chargé de vérifier les informations sur les élections européennes et de démonter les idées reçues et fausses informations sur l'UE.

Une rubrique questions/réponses permet de demander aux journalistes du réseau de vérifier des informations et de leur poser toutes les questions relatives à l'UE.

La présidence roumaine du Conseil de l'UE doit présenter un rapport sur les mesures prises contre la désinformation qui sera débattu à la fin de la présidence roumaine en juin.