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Le tirage au sort, une vieille idée démocratique qui refait l'actualité

Jeudi, 21 Avril 2016

L'idée date de l'époque athénnienne : tirer au sort les membres des tribunaux et les hauts magistrats politiques du pouvoir exécutif. Depuis peu, l'idée refait surface. A Strasbourg, ce 18 avril 2016, elle est devenue une réalité, ou presque.

A Strasbourg, le député PS Armand Jung a rendu son mandat pour des raisons de santé. Les 22 et 29 mai 2016 sont prévues des élections pour le remplacer. Le 18 avril, en plus des candidats habituels, est venu s'ajouter Daniel Gerber, la cinquantaine, ancien libraire aujourd’hui bénéficiaire du Revenu de Solidarité Active (RSA) . Comment s'est-il retrouvé candidat ? Par tirage au sort. C'est le collectif #MAVOIX, dont le crédo est d' " Hacker l'Assemblée nationale en 2017 ", qui a organisé cet évènement.

Le tirage au sort permet, selon ses défenseurs, de redonner le pouvoir au peuple. Selon #MAVOIX, sans l'élection d'un candidat, on se met à l'abri des luttes internes qui fragilisent et discréditent aujourd'hui les partis politiques. On se prémunit également des dérives de la " professionnalisation " de la politique. La concomitance entre la sphère politique et économique s'en verrait affaiblie. Et qu'en est-il du programme politique ? Il n'y en a pas, c'est là tout l'enjeu. Grâce à une plateforme numérique, les citoyens pourraient débattre d'une loi et décider ensemble des mesures que le candidat devra simplement relayer aux assemblées dans lesquelles il siège.

"Nous déciderons collectivement ce que le député votera."


L'expérience strasbourgeoise pourrait, si elle s'avère concluante, déclencher une première prise de conscience des limites de la démocratie représentative et des bénéfices du tirage au sort. Mais elle pourrait également révéler les risques et limites d'une telle démarche. Seul l'avenir nous le dira, rendez-vous les 22 et 29 mai prochains pour le résultat des élections.