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Pour la restructuration d'une véritable démocratie numérique

Mercredi, 4 Avril 2018

Dans une tribune dans Le Nouvel Obs, Frank Escoubès, cofondateur et coprésident de Bluenove, acteur majeur de l'Open innovation et de l'intelligence collective en France, émet des recommandations sur la nécessité d'une restructuration de l'architecture digitale qui offrirait une meilleure démocratie numérique.

L'ambition d'une nouvelle forme de démocratie post-moderne, basée sur le numérique et la participation citoyenne, défendue par le président Macron, connait des limites. Ces limites sont structurelles, et concernent la mauvaise architecture de l'espace numérique, qui ne permet pas au dialogue et initiatives citoyens d'être connus, mis en commun, et défendus. D'après l'auteur de la tribune, l'actuelle architecture ne permet pas le respect des principes de subsidiarité et de la multitude pour lesquels Internet est pourtant une plateforme idéale : il existe une masse de talents qu'il s'agirait de mobiliser pour permettre aux citoyens de régler eux-mêmes les problèmes qu'ils peuvent régler.

Pour cela, une nouvelle architecture numérique passerait par 4 éléments décrits dans la tribune.

  • Le cloud, qui contient l'ensemble des idées émises par les individus sur le cyberespace, et qui constitue la matière première de la participation citoyenne 2.0. En récupérant ces informations, y compris des témoignages, expériences et analyses, la connaissance sur les politiques et les dispositifs impliquant les citoyens serait beaucoup plus grande et efficace.
  • Les adresses, qui sont les localisations sur le web de chacune de ces informations, et qui constitueraient alors une immense mine de références lors d'élaboration de politiques par exemple.
  • Les contributeurs, dont il faut reconnaitre l'action et l'expression, puisqu'ils peuvent contribuer par leur apport à de nombreux enjeux. Il est alors préconisé une reconnaissance publique différente de l'anonymat actuellement en vigueur sur le web pour la plupart des citoyens. Une coopération entre différents acteurs connus et reconnus serait également un moyen d'agir efficacement.
  • Les plateformes, qui regroupent ces différents dialogues et initiatives afin d'en tirer le meilleur, un potentiel impact ou du moins une mise en commun des intérêts qui serait à terme une base décisionnelle solide. En croisant les impacts de différentes politiques, on peut en tirer le meilleur des expériences évoquées sur le web, et mieux agir en fonction de celles-ci.

En guise de conclusion, l'auteur déclare que nous ne sommes pas si loin de cette architecture nouvelle qui permettrait un renouveau de la participation citoyenne. Il s'agit en effet avant tout d'une exigence politique, puisque de tels outils mettant en avant la démocratie numérique présentent également des risques de contestation plus importants pour un gouvernement. L'initiative citoyenne que l'on connait reste limitée, ce qui a toujours tendance à supporter un projet politique ou à évoquer un point de contestation, sans jamais véritablement prendre en considération l'ensemble des citoyens. Un risque à prendre pour le gouvernement, afin de véritablement donner au terme démocratie une totale dimension démocratique.