Un nouveau gouvernement 100% « Brexiteers » pour le Royaume-Uni

Mercredi, 14 Août 2019

Suite à sa prise de fonction en tant que Premier ministre, l’ancien maire de Londres n’a pas perdu de temps pour évincer la plupart des membres du gouvernement britannique.

Pour faire simple, la majeure partie des ministres de Theresa May qui n’ont pas démissionné d’eux-mêmes, ont été licenciés par son successeur. L’inextricable politique du Brexit désormais orchestrée Outre-Manche par Boris Johnson débute par un turnover des ministres britanniques. Le Premier ministre qui a promis que l’acte final du Brexit aurait lieu le 31 octobre 2019, avec ou sans accord de sortie avec l’Union européenne, s’entoure d’une équipe partisante du Vote Leave.

À ses côtés, en première ligne, Dominic Raab remporte le gros lot en devenant ministre des Affaires étrangères et accessoirement bras-droit de Boris Johnson. Trois femmes sont nommées à des postes clés : Priti Patel en tant que ministre de l’Intérieur, Theresa Villiers comme ministre de l’Environnement, et Andrea Leadsom à la tête du ministère du Commerce. Dominic Cummings, connu pour avoir fait l’objet de controverses, accusé d’outrage au parlement, obtient l’un des postes de conseiller en chef du nouveau Premier ministre. Avec cette réorganisation ministérielle, le gouvernement Johnson devient le gouvernement le plus conservateur et le plus à droite dans l’histoire récente du Royaume-Uni. Au-delà d'une composition des ministères très conservatrice, les observateurs ne cachent pas leur étonnement face au manque d’expérience de certains des nouveaux membres nommés.

Il semblerait que le temps est compté pour les nouveaux occupants du 10 Downing Street avant qu’un vote de confiance initié par l’opposition ne survienne. Alors que les conservateurs restent majoritaires au parlement, au moins 30 députés de droite se sont opposés à une sortie sans accord et pourraient faire pencher la balance et contraindre le gouvernement à démissionner. Les milliers de manifestants anti-Brexit exprimant leur mécontentement dans les rues de Westminster illustrent le clivage qui divise le Royaume-Uni. Reste à découvrir quelle stratégie Boris Johnson compte adopter pour rouvrir les négociations avec Bruxelles et ainsi éviter le pire des scénarios.