Un Parlement d'eurosceptiques?

Lundi, 29 Avril 2019

Selon une enquête de YouGov, les partis eurosceptiques risquent de devenir la deuxième force politique du Parlement européen à la suite des élections de mai 2019. Selon les données collectées, la coalition actuelle entre le PPE (centre-droit) et le S&D (socialistes), va perdre la majorité en cumulant un score de 43%. 

Que ce soit dans le cas d'une sortie des députés britanniques ou non, ce qui changerait le nombre de députés dans l'hémicycle de 751 à 705 représentants, la plupart des groupes traditionnels devraient subir un tassement de leurs scores au profit des anti-européens. Le PPE devrait rester la force majeure avec entre 182 et 189 élus. Pour la coalition, les possibilités sont multiples. Soit le S&D arrive second avec un total entre 123 et 140 députés, soit trois blocs différents peuvent émerger : un bloc de gauche avec 34%, un bloc de droite avec 32% ou un ensemble composé des partis eurosceptiques décrochant alors 35% des sièges. 

Si la coalition devait se composer du PPE et du bloc de droite, cela signifierait une entente entre le CRE et le PPE qui, en pratique, sont souvent rivaux, et ce surtout en Europe de l'est. On peut citer le cas hongrois où seraient alors liés le Fidesz et le KDNP. La problématique s'étend encore au fait que si les partis les plus à droite obtiennent de bons résultats aux élections, certains partis qui ne se retrouvent pas complètement dans le PPE pourraient décider de quitter le groupe afin de rejoindre le CRE, lui accordant alors une position d'autant plus avantageuse. 

Susie Dennison, chercheuse et directrice du programme Pouvoir européen du Conseil européen des relations extérieures, s'est inquiétée de voir naître un Parlement européen divisé à peu près également entre des forces pro et anti-européennes. Une telle configuration pourrait entrainer une paralysie du Parlement alors que la coopération et le consensus sur des questions clefs comme le climat ou le renforcement de l'UE, sont des enjeux de ces élections. 

La « vague verte » que certains avaient mis en évidence, ne se retrouve pas dans les sondages avec des intentions de vote pour les écologistes qui ne dépassent que de très peu les résultats précédents.