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L’enlisement des négociations pour l’avenir post-Brexit menace l’emploi

Friday, 11 September 2020

Ce mardi 8 septembre, les négociations ont repris entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) sur les relations qu’ils entretiendront à partir du 1er janvier 2021. David Frost, négociateur du Brexit outre-manche, a prévenu le week-end dernier que le gouvernement britannique n’avait pas peur d’une sortie sans accord commercial si les négociations n’aboutissent pas d’ici le 15 octobre. 

Face aux Brexiters qui clamaient l’urgence de reprendre le contrôle de l’argent et des frontières de leur pays, la Commission européenne a expliqué que des conditions seraient à respecter si les deux partenaires voulaient continuer à échanger. Les négociations pour l’avenir post-Brexit n’ont guère avancé depuis mars et s’enlisent autour de deux sujets : la pêche et les aides d’Etat.

« Un accord sur la pêche est un préalable à tout accord commercial avec le Royaume-Uni », a expliqué ce lundi 7 septembre Michel Barnier, le négociateur européen chargé du Brexit.

La filière de la pêche européenne en danger

La sortie du Royaume-Uni de l’UE déstabilise l’ensemble de la filière de la pêche européenne qui dépend en partie du Royaume-Uni. Huit des vingt-sept Etats membres de l’UE – la France, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne et le Danemark – sont concernés par le sujet. À titre d’exemple, 30% des captures françaises en dépendent, 60% de la pêche en Belgique provient des eaux britanniques, des chiffres inquiétants d’autant que l’échéance arrive à grands pas.

Le 31 décembre prochain, le Brexit sera donc effectif et les Britanniques décideront de qui peut pêcher où et quoi dans leur territoire. Mais, si le Royaume-Uni met en place des règles bien trop strictes envers l’Union européenne, l’industrie britannique de la pêche sera elle aussi durement touchée. En effet, la Grande-Bretagne exporte environ 75 % de sa pêche vers les pays de l’UE. Sans accès au marché intérieur, l’industrie serait gravement touchée.

L’enjeu des aides d’Etat pour les entreprises britanniques

En ce qui concerne les aides d'Etat pour les entreprises britanniques, elles pourraient nuire à la concurrence, fausser les échanges commerciaux dans le marché intérieur et ainsi mettre en danger les travailleur.se.s européen.ne.s. Le rôle de la Commission est d’empêcher ces situations en n’autorisant que celles qui servent l’intérêt public. Londres devrait présenter son plan concernant un futur régime d’aides d’État, une action dont les représentant.e.s espèrent qu’elle constituera un premier pas vers un compromis.

Le véritable enjeu qui ressort de ces négociations doit être l’emploi européen. En effet, une réforme de la politique commune de la pêche semble nécessaire pour préserver les emplois de la filière halieutique. Plus largement, l’Union européenne doit absolument obtenir un compromis sur la pêche et une règlementation des aides d’Etat pour les entreprises britanniques sans quoi la concurrence déloyale et le dumping britannique auront raison des travailleur.se.s européen.ne.s.