Après le Covid-19, la peste brune sera-t-elle la prochaine pandémie ?

Jeudi, 14 Mai 2020

La réponse européenne face à la crise du Covid-19 est marquée par l’absence de solidarité entre les États membres. Or ceci attise les frustrations et colères dont se nourrit l’extrême droite tout en compromettant la capacité de l’Europe à surmonter la crise économique qui s'annonce.

La souffrance sociale qui a découlé de la crise financière de 2008 a largement contribué à la progression des extrêmes droites en Europe. C'est dans cette Europe déjà fortement marquée que la crise du Covid-19 se déroule. Lorsque cette crise sanitaire laissera place à une crise économique sans précédent, ce sont ces mêmes mouvements nationalistes qui risquent de se renforcer. 

Face à cette menace, les États membres ne font cependant pas preuve de plus de solidarité. Or ce manquement ne fera que jouer dans les mains de ces mouvements nationalistes qui ne manqueront pas d'exploiter ce manquement et d'attiser la rancoeur populaire. Ceci dans l'unique but d'imposer leurs idées ouvertement racistes et xénophobes. C'est l'opinion qui est exprimée par Philippe Lamberts et d'Olivier de Schutter.

L'adoption d'un plan de soutien européen à l'économie a donné l'illusion d'une cohésion européenne. Cependant derrière cette illusion se cache une profonde fracture Nord-Sud, qu'illustre le refus par l’Allemagne et des Pays-Bas quant à la création d'obligation Corona. Un appel qui était pourtant lancé par l’Italie et l’Espagne, deux pays fortement touchés par le coronavirus et soutenus par la France, la Belgique et d’autres pays. 

Derrière ces deux États membres qui se cachent sous la vertu morale de la sobriété se cachent des bénéficiaires économiques de l’intégration européenne. Tant l'Allemagne que les Pays-Bas ont construit leur modèle économique aux dépens de leurs partenaires européens. Les Pays-Bas basent en effet leur attractivité sur une concurrence fiscale au détriment des autres États membres.

Entre une gestion solitaire ou solidaire, voici le choix que doivent faire les États membres. C'est de ce choix que dépend le sort de notre Union. Sans une réponse politique à la hauteur de la crise économique sans précédent qui s'annonce, ceci pourrait sonner le glas de l’Union européenne.