Brexit

Brexit : à Londres, la bataille du « no deal » a commencé

Mercredi, 28 Août 2019

Face à la formation d’une alliance contre un no deal menée par le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn, le Premier ministre britannique joue son joker institutionnel : la suspension du Parlement pendant cinq semaines (du 9 septembre au 14 octobre). Objectif : s’assurer, le cas échéant, de pouvoir activer son "Brexit sans accord" le 31 octobre prochain. .

Mardi 27 août, 160 députés sous la direction de Jeremy Corbyn (leader des travaillistes) signaient un communiqué commun reconnaissant « l’urgence d’agir ensemble » et formaient un front contre une sortie sans accord de l’Union européenne. L'objectif de ce front: éviter une suspension du Parlement. Or c'est bien une suspension de ce dernier que Borris Johnson a demandé ce mercredi 28 août à la reine.

Le Parlement britannique est traditionnellement suspendu plusieurs semaines en septembre en raison des conférences annuelles des partis politiques. La rentrée parlementaire étant prévue mardi 27 août, les députés ne siègeraient que quelques jours avant une suspension le 10 septembre jusqu'au 14 octobre.  Ceci a provoqué des réactions outragées de l'opposition, qui a dénoncé une manoeuvre "antidémocratique". Une manoeuvre qui rendrait improbable que les députés opposés à une sortie sans accord de l'Union européenne puissent faire voter des lois pour empêcher un Brexit sans accord le 31 octobre.

Le président de la Chambre des Communes John Bercow décrit cette suspension comme un «scandale constitutionnel». John Bercow, qui n'a pas l'habitude de commenter les annonces politiques continue en déclarant: «Il est absolument évident que l’objectif de la suspension est maintenant d’empêcher le Parlement de débattre du Brexit et de faire son devoir de définir une trajectoire pour le pays».

Une pétition contre la décision du Premier ministre britannique Boris Johnson de suspendre le Parlement a dépassé mercredi soir le million de signatures, selon le site officiel où elles sont comptabilisées. Cette pétition à destination du Parlement britannique exige que celui-ci « ne soit ni suspendu ni dissous à moins que et jusqu’à ce que » le Brexit ait été reporté ou annulé.