La légalisation de l'avortement rejetée par le Sénat argentin

Jeudi, 9 Août 2018

La chambre haute du parlement argentin vient de rejeter, avec 38 voix contre et 31 voix pour, la légalisation de l'avortement.

Le projet de loi prévoyait d'autoriser l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans les quatorze premières semaines de grossesse. Il avait été approuvé par la Chambre des députés en juin dernier, avec une courte majorité de quatre voix (129 pour et 125 contre).

Cuba, le Guyana et l'Uruguay sont actuellement les seuls pays d'Amérique latine à autoriser l'IVG. On estime qu'il y aurait entre 350 000 et 500 000 avortement illégaux en Argentine chaque année. Selon Amnesty International, ces interventions constitueraient la première cause de mortalité des mères dans le pays.

Mariela Belski, directrice exécutive d'Amnesty International Argentine, a dénoncé un "impardonnable pas en arrière" qui "ne fait que perpétuer le cercle de violence dans lequel les femmes et jeunes filles qui tombent enceintes se retrouvent". Pays de vive tradition catholique et patrie du Pape François, l'Argentine demeure à bien des égards socialement conservatrice, et le débat sur l'avortement y est longtemps resté tabou.