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Les eurodéputé.e.s appellent à une stricte régulation des géants du numérique

Jeudi, 22 Octobre 2020

Mardi 20 octobre, le Parlement européen s'est prononcé en faveur d’une stricte régulation des géants du numérique comme Google, Facebook, Instagram et Twitter, des applications utilisées par de très nombreux.se.s européen.ne.s. Cette prise de position à travers l'adoption d'un texte a pour objectif d’inciter la Commission européenne à plus de fermeté dans son projet de nouvelle législation attendu d’ici la fin de l’année.

Les eurodéputé.e.s souhaitent que les géants du numérique respectent les règles européennes

Le débat intervient dans un climat de défiance envers les réseaux sociaux, utilisés pour inciter à la violence et à la haine, et pointés du doigt pour leur responsabilité dans l’assassinat du professeur Samuel Paty en France. Dans le même temps, les États-Unis ont lancé une action juridique contre Google pour abus de position dominante.

Les député.e.s européen.ne.s demandent la mise en place d’un mécanisme contraignant pour lutter contre les contenus illicites aussi efficacement que dans la réalité. C’est l’application du principe de ce qui est illégal hors ligne est également illégal en ligne. Cependant, « on ne combat pas les activités illégales en ligne avec la même rigueur que dans le monde réel », a rappelé le député européen, démocrate-chrétien, Kris Peeters. Bien que l’Europe ait fait plus que tout autre continent pour réguler le monde numérique, les règles européennes n’ont pas énormément changé. Par exemple, la directive e-commerce qui encadre le commerce électronique sur internet, date de 2000, une année où Google venait d’apparaître et Facebook n’existait pas.

Que fait la Commission européenne ?

L’exécutif européen travaille sur une nouvelle législation ayant pour objectif de limiter les propos haineux et la désinformation sur internet et imposer des règles de transparence et de responsabilité aux géants du numérique. Il est prévu que l’Union européenne dispose d’outils pour faire face aux abus de position dominante des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). La Commission entendrait également interdire de nombreuses pratiques nuisibles comme la pré-installation contraignante d’applications sur les smartphones et les ordinateurs. Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la concurrence, a jugé les idées des eurodéputé.e.s proches de celles de l’exécutif. « Nous devrons dire aux grandes plateformes que les choses vont changer », a-t-elle déclaré.

Alors que l’utilisation des outils numériques tels que Google ou Facebook est nécessaire et quotidienne pour une large partie de la population européenne de nos jours, cette dernière accepte, contrainte et forcée, de transmettre des données personnelles aux GAFA. L’Union européenne doit prendre des mesures contre ces géants du numérique dont le modèle économique basé sur la surveillance, va à l’encontre du respect du droit à la vie privée, aux droits à l’égalité et à la non-discrimination.