Lancée en juillet 2023 et validée par la Commission européenne, cette initiative a jusqu'au 9 octobre 2024 pour recueillir un million de signatures dans au moins sept pays de l'Union européenne. Son objectif est clair : rétablir l'équité fiscale en taxant les très riches qui, étude après étude, se révèlent payer proportionnellement moins d'impôts que le reste de la population. 

Les données récentes de la Banque Centrale Européenne (BCE) révèlent des disparités choquantes : les 5 % les plus riches détiennent en moyenne 43,1 % de la richesse totale de la zone euro, tandis que les 50 % les moins aisé·e·s ne possèdent que 4,8 %. Cette concentration de richesse s'accompagne d'une sous-taxation flagrante des revenus du capital par rapport au travail. 

Pendant des décennies, la tendance fiscale en Europe a été à la baisse de la taxation des plus riches. Les impôts sur la fortune ont été supprimés dans presque tous les pays, et les tranches marginales d'imposition des plus hauts revenus ont été abaissées. Cette évolution a favorisé une concentration accrue des richesses entre les mains des plus aisé·e·s, aggravant les inégalités. 

Les chiffres sont éloquents : en France, par exemple, le taux d'imposition des revenus décroît progressivement de 46 % pour les 0,1 % les plus riches à 26 % pour le top 0,0002 %. En Italie, le système fiscal devient même régressif au-delà des 5 % les plus riches. Les données disponibles convergent vers une conclusion alarmante : les très riches sont moins imposé·e·s que les autres. 

Pour remédier à cette injustice, l'instauration d'un impôt européen sur les grandes fortunes est cruciale. Cette mesure permettrait de rétablir l'équité fiscale en taxant les revenus du capital de manière plus équitable par rapport au travail. De plus, les fonds ainsi collectés pourraient être utilisés pour financer des initiatives cruciales telles que la lutte contre le changement climatique et les inégalités sociales. 

Il est temps que l'Europe agisse pour corriger ces inégalités fiscales flagrantes. Taxer les riches n'est pas seulement une question de justice sociale, mais c'est aussi une étape essentielle vers un avenir plus équitable et durable pour tous les citoyen·e·s européen·ne·s.