Les boîtes à dons ; la solidarité au service de la citoyenneté
L'économie de partage se place aujourd'hui au cœur des politiques urbaines et de cohésion sociale. En effet, de nombreuses initiatives voient le jour, dans plusieurs domaines, dans le but de renforcer la solidarité. Les succès qu'elles génèrent inspirent les pouvoirs publics, qui n'hésitent plus à intégrer ces projets dans leurs politiques.
Nous connaissions le principe du « crowd booking » (ou le concept Recyc’livre à Paris), qui consiste en des boîtes disséminées dans l’espace public où chacun-e est libre de déposer ou récupérer des livres. Le concept va désormais plus loin, avec l’instauration depuis quelques années des boîtes à dons. Le principe est le même, une boîte est installée au cœur d’un quartier, et chaque citoyen-ne est libre de venir déposer des vêtements, appareils ou objets de toute nature. Le principe connait aujourd’hui un fort succès et se développe un peu partout en Europe.
Le premier avantage est économique, puisque ce concept favorise la lutte contre le gaspillage, véritable fléau de nos sociétés modernes. Un enjeu économique à double tranchant, puisque tout d’abord de nombreux foyers peuvent bénéficier de ce système solidaire pour économiser de l’argent. De plus, dans le contexte du développement durable, la planète bénéficie également de ce concept grâce à la réduction des déchets générés par le gaspillage.
Le but de cette idée n’est pas, d’après ses créateur-trice-s, d’alimenter un esprit d’opposition entre les riches (qui donneraient) et les pauvres (qui se serviraient), et la pratique dément cette idée puisque la population y est très variée.
En revanche, au-delà de l’économie, il y a un très important enjeu social qui découle de cette initiative. En effet, la création d’un lien social est au cœur de la pratique, puisque ces boîtes à dons créent une sorte de forum – au sens antique du terme – où se réunissent les citoyen-ne-s pour se rencontrer, discuter, et échanger. Ainsi, ces lieux de rencontre permettent aux acteurs locaux d’échanger mais aussi d’agir activement pour la vie de leur quartier. Par exemple, l’installation d’une boîte se fait toujours d’après une initiative citoyenne, ce qui amorce la dynamique du partage, et des projets solidaires peuvent en émaner par la suite. C’est le cas à Nantes où des collectes en faveur des sans abris ont été élaborées à partir de cette boîte à dons.
La route vers la solidarité ne s’arrête pas là, puisque fortes de leur succès, les associations porteuses de ces projets développent désormais un concept similaire dans le domaine alimentaire : les frigos solidaires, déjà très populaires à Paris.
A travers la promotion de l’économie du partage, les associations de ce type favorisent la diffusion d’un dialogue social, d’une participation citoyenne, et de valeurs écologiques essentielles au développement, que POUR LA SOLIDARITÉ-PLS soutient ardemment.