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Droits sexuels et reproductifs : une vague de dénonciation internationale

Friday, 23 March 2018

Alors que le parlement polonais prévoit un projet de loi qui condamnerait fermement les recours à l'avortement, plus de 200 ONG de toute part s'associent pour faire front à ces pratiques indignes et irrespectueuses des droits fondamentaux.

La lutte pour la reconnaissance d'un droit sexuel et reproductif fondamental est loin d'être gagnée. Pire, des régions développées où ce combat semblait progresser connaissent aujourd'hui des revers. C'est le cas en Europe, avec l'exemple de la Pologne, où la politique à l'égard du droit des femmes se durcit au fil du temps.

Dans une tribune d'Amnesty International, plus de 200 ONG, de l'échelle la plus locale à l'internationale, dénoncent le projet de loi anti-avortement que vient d'autoriser le parlement le 19 mars dernier. Dans un pays déjà marqué par le retard en matière de justice et de droits fondamentaux, cette anonce souligne une tendance au recul général des droits au sein de l'Union européenne, annoncée dans le dernier rapport mondial d'Amnesty.

La tribune rappelle que ce débat, au-delà des traditions religieuses ou conservatrices, relève de la santé des femmes concernées, pour qui une interdiction d'avorter signifie dans la plupart des cas un traumatisme physique : dans le cadre d'une grossesse dangereuse pour la mère ou pour l'enfant, ou moral : lorsqu'il s'agit d'une grossesse non désirée à l'issue d'un viol, par exemple. Les signataires rappellent également que :

"Interdire aux femmes l’accès à un avortement sûr et légal est contraire à plusieurs droits humains consacrés par le droit international, notamment le droit à la vie, l’accès à la santé et aux soins, à la non-discrimination et à l'égalité, à la protection de la vie privée et à la liberté de s’opposer à des traitements cruels, inhumains ou dégradants."

Il est important de rappeler que la Pologne n'est pas la seule à menacer ces libertés. En Europe, il existe encore plusieurs pays où l'avortement n'est pas totalement libre et légal, sous différentes formes et degrés de pratique. Il reste en pratique limité dans certains cas, comme en Irlande ou à Chypre, voire totalement interdit à Malte. L'Union européenne, elle, n'est pas compétente en la matière pour légiférer, et le combat des associations est alors primordial pour garantir aux femmes d'Europe, et du monde, leur droit fondamental en matière de reproduction.

Une pétition est disponible ici.