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Un Brexit sans accord commercial avec l'Union européenne se dessine

Friday, 11 December 2020

Alors que Boris Johnson avait fixé le 31 octobre comme date limite aux négociations, que la semaine de mi-novembre était censée être celle du « dernier round », les conditions ne sont toujours pas réunies pour finaliser un éventuel accord établissant les futures relations commerciales entre l’Union européenne et le Royaume-Uni après le Brexit. L’hypothèse du « no deal » devient de plus en plus probable.
 

Vers un « no deal » : une sortie du Royaume-Uni sans accord commercial avec l'Union européenne

Depuis le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’UE et une période de transition court désormais jusqu'au 31 décembre. Les négociations s’enlisent depuis des mois et, à l’approche de la date fatidique, les responsables européen·ne·s et britanniques ne cessent de poursuivre les discussions.

Or, il paraît très compliqué voire impossible qu’un accord, s’il est trouvé maintenant, puisse entrer en vigueur car il devrait être ratifié par les parlements britannique et européen. Pour les Européen·ne·s, c’est bien la semaine dernière que les discussions devaient se conclure pour entrer dans les temps. De plus, ce vendredi 11 décembre, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré qu’il était « très très probable » que le Brexit ait lieu sans accord commercial avec l’UE, une solution « formidable » selon lui. Sur un ton plus pessimiste, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré le même jour que les espoirs d’un accord étaient « faibles ». Iels se donnent jusqu’à dimanche pour trancher.

Les discussions entre Européen·ne·s et Britanniques se heurtent aux mêmes sujets depuis des mois : l’accès européen aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l’UE en matière de concurrence en échange d’un accès sans droits de douane ni quotas à son marché.

Quelles en seraient les conséquences ?

Le 1er janvier 2021, les échanges entre l’UE et le Royaume-Uni se feront selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMS), annonçant des droits de douane et des quotas, si aucun accord de libre-échange n’est trouvé. Un "no deal" aura de lourdes conséquences économiques, en plus de la pandémie de coronavirus, qui a plongé le Royaume-Uni dans sa pire récession depuis des centaines d'années. Pénuries, embouteillages monstres, usines arrêtées ... On assiste depuis quelques semaines à une véritable panique de la part des entreprises britanniques qui n'ont pas pu se préparer convenablement face au manque de clarté de la situation.

Sans accord, les pêcheur·se·s européen·ne·s n'auront plus accès aux eaux britanniques. Or, à titre d'exemple, 60% de la pêche en Belgique provient de ces eaux et, de son côté, la Grande-Bretagne exporte environ 75 % de sa pêche vers les pays de l’UE. L'industrie halieutique, en Europe comme au Royaume-Uni, va être fortement bousculée au détriment des travailleur·se·s, laissé·e·s au second plan dans ces négociations.

La Commission européenne a proposé, jeudi 10 décembre, des mesures d'urgences dans différents secteurs comme le transport aérien et la pêche en cas de "no deal". En ces heures sombres, l'Union européenne doit protéger l'emploi européen face à la concurrence déloyale et au possible dumping britannique à venir.