Discours sur l'état de l'Union 2018
En septembre 2018, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, présentait son discours sur l’état de l’Union. Si la modestie et le travail sont avancés comme qualificatifs du mandat de l’actuel exécutif européen ; l’unité, la sécurité et la défense restent les maîtres mots de ce discours.
D’emblée, Juncker rappelle que l’Union européenne connait la paix depuis des décennies bien qu’à l’évidence ça ne soit pas le cas du reste du Monde. Il suffit de constater le climat qui règne au Moyen-Orient ou dans les Balkans.
À l’ordre des points positifs à souligner, l’occasion est de revenir sur la crise économique et sociale de 2008, précisant que l’Union européenne se porte bien, le nombre d’emplois augmentant de manière importante (12 millions d’emplois créés depuis 2014, taux de chômage des jeunes à son taux le plus bas depuis 2000).
À l’inverse, Jean-Claude Juncker refuse que la Commission et l’UE soient tenues pour seules responsables des manquements de ces dernières années.
« Unis nous sommes plus grands »
La souveraineté européenne est ce concept que le président de la CE place au centre de son discours. La souveraineté est, selon lui, ce qui unit les peuples, ce qui les transcende au-delà de leurs différences sans pour autant remplacer les souverainetés nationales.
Être unis pour laisser à nos enfants une planète plus propre et lutter contre les dérèglements climatiques.
Être unis pour faire de l’Union européenne un acteur incontournable sur la scène commerciale mondiale.
Être unis face à la menace de l’État de droit dans les Balkans occidentaux et face au conflit syrien.
Pour une Union européenne de la défense
Dans son discours, Juncker revient également sur son projet de développer une Union européenne de la défense, insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas ici d’une action de militarisation, mais bien de rendre l’UE plus indépendante et responsable, notamment face aux menaces du terrorisme et du changement climatique et aux enjeux des emplois et du numérique.
Unité et défense vont-elles exclusivement de pair ? Notre Europe est multilatérale, mais ouverte et tolérante. Vraiment ?
Pour une Union européenne de la sécurité
Sur ce point, le président de la CE avance différentes mesures comme faire en sorte qu’un contenu terroriste mis en ligne soit supprimé endéans l’heure, que la lutte contre le terrorisme devienne également une mission du nouveau Parquet européen, etc. Coopération, leadership et migration sont le vocable de l’Union de la sécurité telle qu’avancée par Juncker. Des frontières intérieures ouvertes, mais des frontières extérieures strictes et surveillées. Privilégier l’accueil de migrants qualifiés pour une solidarité durable. Vraiment ?
En marge de ces différents discours, pointons une (trop) maigre allusion à la question environnementale et l’urgence du réchauffement climatique. Le seul appel lancé concerne la canicule survenue à l’été 2018 et la nécessité de regarder vers l’avenir… Notons également une évocation du Brexit, des négociations actuelles autour du futur budget européen, du développement d’une Union économique et monétaire forte où la place de l’Euro serait centrale et du renforcement de la dimension sociale de l’UE.
Tant de problématiques européennes auxquelles le discours actuel des décideurs européens ne donne que de vagues pistes d’action.