Activisme écologique : la grève de la faim de Thomas Brail
Le militant écologique Thomas Brail, en grève de la faim depuis 24 jours pour lutter contre les travaux de l’autoroute A69, a été évacué ce dimanche 25 septembre de l’arbre où il campait devant le ministère de la Transition écologique à Paris. Les autorités ont justifié cette intervention en raison de la détérioration de son état de santé, alors qu’il s'apprêtait à entamer une grève de la soif. Pendant ce temps, les travaux se poursuivent…
Un projet aux conséquences environnementales préoccupantes.
L’autoroute A69 vise à réduire de vingt minutes le temps de trajet entre Toulouse et Castres, moyennant un péage de 17 euros. Cela aura de lourdes conséquences environnementales : la coupe d'arbres centenaires ; l’artificialisation des sols -qui entraîne la destruction de terres agricoles-, l’augmentation inévitable des émissions de CO2... Pour rappel, le projet devrait entraîner l’artificialisation de 400 hectares de terres agricoles, de zones humides et de forêts !
Alors que la France doit intensifier ses efforts pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, les émissions liées aux transports ont augmenté de 2% en 2022… Les scientifiques sont unanimes : ce projet va à l’encontre des objectifs liés à la lutte contre le réchauffement climatique. Le collectif toulousain l’Atécopol (une plateforme d’expertise du CNRS regroupant plus de 200 scientifiques préoccupés par les enjeux environnementaux) a d’ailleurs publié une lettre ouverte demandant l'arrêt immédiat des travaux.
Un engagement citoyen prononcé... et risqué ?
L’action de Thomas Brail est soutenue et accompagnée par d’autres "écureuils", eux aussi en grève de la faim. De même, de nombreux députés dont Sandrine Rousseau et Cédric Villani, ainsi que la climatologue Valérie Masson-Delmotte ont fait part de leur soutien au mouvement.
Dans un monde où les enjeux environnementaux sont de plus en plus urgents, la société civile doit souvent se mobiliser de manière plus audacieuse pour obtenir des résultats. Néanmoins, cette forme d’activisme militant soulève des questions sur ses limites. Certains médias interrogent : doit-on vraiment mettre sa vie en danger pour que les gouvernements écoutent les scientifiques et prennent des mesures en faveur de la planète ? Cette forme de participation citoyenne comporte des risques pour la santé de la personne en l’occurrence, mais elle peut également polariser l’opinion publique. Il est alors essentiel de mettre en balance l'activisme environnemental avec ses résultats, tout en continuant à explorer des voies pour un engagement efficace, qui préserve la vie et la santé de ceux qui le portent !
En savoir plus:
L'activisme climatique et ses effets (Article WIREs Climate change, Janvier/février 2021).
Qu'est ce que la justice climatique ? (Article PLS, mai 2021).
Photo libre de droits : Sam Wunna sur Unplash.