Condamnée par la justice européenne, la Hongrie s'enfonce dans la régression démocratique
La Hongrie n’en finit pas de bafouer les droits humains. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a déclaré, jeudi 17 décembre, que le régime avait enfreint la législation européenne, accusé de restreindre l’accès à la procédure de protection internationale aux demandeur·se·s d’asile dans les zones de transit.
Une politique d’asile qui viole le droit de l’Union européenne
Face à la crise migratoire de 2015, le régime de Viktor Orbán a toujours eu une position clairement anti-immigration avec des pratiques très controversées, à l’image des barrières électrifiées aux frontières, le non-respect des garanties données aux migrant·e·s en cas de retour à la frontière et la création des « zones de transit » où certain·e·s d’entre eux·elles sont ‘’gardé·e·s’’ pendant plus d’une année. Les qualifiant de « lieux de rétention », la CJUE a ordonné leur fermeture.
Un régime qui bafoue les droits humains et les libertés
Comme son homologue polonais, le régime national-populiste multiplie les restrictions démocratiques. Mercredi 15 décembre, le Parlement hongrois a adopté un amendement constitutionnel proclamant que « la mère est une femme, le père un homme » et que « l’éducation est assurée conformément aux valeurs fondées sur […] la culture chrétienne ». Ce régime, qui a comme idéal une société patriarcale traditionnaliste et ultraconservatrice, est en train de restreindre progressivement les droits des personnes LGBTQI+. L'adoption est, à titre d'exemple, exclusivement réservée aux personnes mariées et hétérosexuelles.
Le gouvernement rétrograde s’en prend aussi à ses détracteur·rice·s à l’image de l’Université de Georges Soros, milliardaire américain d’origine hongroise, qui met en place des programmes d’enseignement pour les réfugié·e·s. En 2018, les organisations « soutenant l’immigration » implantées sur le territoire hongrois se sont vues taxées à 25%. De plus, on relate des faits d’espionnage et des pressions exercées par le gouvernement hongrois. La fondation Soros, principale source de financement des ONG en Hongrie, a donc déménagé à Berlin en 2018. En 2020, le pouvoir en place ne cesse de restreindre le financement des organisations civiles. Des mesures qui ont été jugées contraires au principe de liberté académique par la Cour de justice de l'UE en début d’année.
Par le passé, Budapest a donc été condamné plusieurs fois par la justice européenne pour le non-respect de ses engagements. Espérons que ces mesures et l'instauration du mécanisme liant le versement de fonds européens au respect de l’État de droit seront en passe de mettre fin à cette dérive autoritaire et rétablir la garantie du respect des droits et libertés de chacun·e dans toute l'Europe.