Durcissement des contrôles aux frontières allemandes : Lutte contre l’immigration clandestine

Vendredi, 29 Septembre 2023

Alors que ces derniers jours l’immigration clandestine est au cœur de nombreuses tensions, comme avec le cas de Lampedusa, l’Allemagne a annoncé qu’elle rétablirait le contrôle à ses frontières. Il s’agit d’une déclaration de la ministre de l’intérieur Nancy Faeser et cela concerne les frontières avec la Pologne et la République Tchèque. Cette mesure a pour but de réduire l’immigration clandestine et de casser les réseaux.

Cette annonce n’est pas une grande surprise puisqu’elle fait suite au communiqué de la semaine dernière qui envisageait déjà cette possibilité. Ce sont donc des contrôles qui ont lieu à l’intérieur de l’espace Schengen et donc d’un espace de libre circulation des individus.

Une décision controversée

Les réactions sont mitigées quant à ce retour de contrôles stationnaires entre l’Allemagne et la République Tchèque ainsi que la Pologne, et ce même au sein de la coalition au pouvoir. Les Verts ainsi que le parti Libéral-Démocrate ne sont pas convaincus par ce choix et ce ne sont pas les seul·e·s. La police doute notamment de l’efficacité de cette mesure. Les contrôles fixes ne permettraient pas de débusquer les réseaux d’immigration clandestine tout en ajoutant une charge de travail importante pour les agent·e·s. Du coté des entreprises, on dénonce l’impact de cette méthode qui pourrait entraver le commerce et les échanges.

Le contrôle des flux migratoires au cœur des préoccupations européennes

D’autres pays ont également fait part de leur volonté d’établir des contrôles aux frontières. C’est le cas de l’Autriche à sa frontière italienne ou encore de la Pologne à la frontière Slovaque.

De plus, on note un rapprochement de la France et de l’Italie sur ce sujet alors même que l’immigration avait suscité de fortes tensions entre les deux pays. Alors que le président français Emmanuel Macron est en visite à Rome, sa volonté de réduire les départs et de faciliter les retours dans les pays d’origine fait bien évidemment écho à la base de la politique migratoire de Georgia Meloni, présidente du conseil italien. C’est donc sur un contrôle accru des flux migratoires que semblent se rapprocher les Italiens et les Français.

Du côté de la Belgique, le nombre de retours forcés a doublé au cours du premier trimestre 2023, en comparaison à la même période en 2022. Début septembre le gouvernement avait également annoncé arrêter l’accueil des hommes célibataires afin de privilégier les familles. Bien que, l’exécution de cette décision a été suspendue par le Conseil d’État qui a estimé qu’elle ne respectait pas le droit à l’accueil établi par la loi belge du 12 janvier 2007 pour tous les demandeur·euse·s d’asile, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, maintient sa décision.

 

Thématiques: