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L’ambivalence des réseaux de migrants sur la participation politique dans le pays de résidence

Vendredi, 11 Octobre 2013

Dans le cadre du projet européen « Access to rights and civil dialogue for ALL », CEPS, partenaire espagnol du projet se concentrant sur la situation des migrants roumains, a mené des focus groups avec la communauté roumaine Rom à Santa Coloma de Gramenet (Barcelone). Se basant sur cette étude de cas et sur des réflexions théoriques, CEPS a présenté une note d’analyse sur l’ambivalence des réseaux de migrants : “Strong ties in closed migrant communities: Help or Harm? The case of Romanian Roma migrants in Barcelona”.

La communauté roumaine Rom peut être décrite comme un groupe relativement fermé avec peu ou pas de contacts avec les autres collectivités de la région, qu’il s’agisse d’autres migrants ou d’Espagnols. Leurs conditions de vie précaire et leurs caractéristiques démographiques si particulières (fort sentiment d’appartenance, haut taux de décrochage scolaire, contrôle social important par la communauté), ainsi que leur isolation sociale (aussi bien vis-à-vis des Roumains que des Espagnols), déterminent leur comportement social. Il apparaît en effet que le renforcement des liens communautaires constitue un prérequis important à leur non-interaction avec d’autres communautés ou réduit sensiblement l’existence de telles relations/interactions au strict minimum. L’existence d’un réseau fermé et de liens extrêmement forts au sein de celui-ci garantit la soutenabilité du groupe familial mais empêche le développement personnel, en particulier pour les femmes.

Les réseaux communautaires fermés ont souvent une influence négative sur l’autonomisation des femmes et leur intégration à la société. Leur réseau social dépeint, en toute logique, un groupe fermé et homogène et leurs liens forts avec leur communauté traduisent généralement une situation à double tranchant pour les migrants en situation irrégulière : d’un côté, ce réseau garantit leurs besoins fondamentaux mais de l’autre côté, il constitue un véritable piège à l’émancipation, en particulier pour les femmes, duquel il est presque impossible de se libérer.