Dans sa proposition, la Commission a établi 10 initiatives législatives et non législatives spécifiques. Celles-ci insistent sur une vision de la migration comme un PROBLÈME. Elles réitèrent les mêmes erreurs passées en matière de contrôle des frontières extérieures et de retour des personnes en situation irrégulière et des "points chauds".

Ce nouveau pacte migratoire est une autre occasion perdue pour développer des canaux légaux, efficaces et sûrs d'immigration vers l'Union européenne. La solidarité signifie protéger ceux qui ont cherché refuge dans l'Union européenne, garantir leurs droits et se conformer au droit international et à une vie décente pour eux et leurs familles.

Or la "solidarité obligatoire" proposée par la Commission européenne repose en réalité un choix intolérable:  accueillir les migrants ou aider à les renvoyer chez eux. Les gouvernements qui refusent des réfugiés et des demandeurs d'asile pourraient à la place choisir de contribuer aux renvois de personnes dont la demande d'asile a été rejetée dans leur pays d'origine. Alors que la nouvelle proposition viserait à rendre obligatoire la solidarité avec les États de la ligne de front de l'UE (en particulier la Grèce, l'Italie ou Malte), elle oublie la solidarité envers les migrants.

Face à ce nouveau plan, la directrice du plaidoyer pour l'UE d'Amnesty International, Eve Geddie, a déclaré : "Présenté comme un nouveau départ, ce pacte est, en réalité, conçu pour rehausser les murs et renforcer les barrières. Plutôt que de proposer une nouvelle approche pour faciliter la mise en sécurité des personnes, il semble s'agir d'une tentative de donner une nouvelle image à un système qui a échoué pendant des années, avec des conséquences désastreuses."