L'externalisation de la demande d'asile, une idée qui séduit en Europe

Lundi, 20 Novembre 2023

Ces derniers mois plusieurs pays d’Europe sont tentés par une certaine gestion des flux et de leur politique migratoire, il s’agit de l’externalisation de la demande d’asile. Cette pratique consiste à effectuer l’accueil et l’hébergement des demandeur·e·s d’asile dans un autre pays. Il est donc question de freiner les arrivées, voire tout simplement de fermer au maximum les frontières. 

La politique migratoire danoise mise en cause

Jeudi 16 novembre le Conseil de l’Europe a donné un avertissement au Danemark concernant sa politique migratoire. Le pays a en effet pour projet d’externaliser les demandes d’asile dans une autre pays. Les dirigeant·e·s politiques envisagent le Rwanda comme lieu d'accueil durant le traitement des demandes des migrant·e·s et aussi effectuer ces changements en concertation avec l’UE. 

Dans son rapport le Conseil indique que : « Le changement de paradigme opéré récemment par le Danemark dans sa politique à l’égard des réfugié·e·s (…) place les réfugié·e·s, les demandeur·e·s d’asile et les migrant·e·s dans une situation de désarroi et d’incertitude » 
Cela pose de sérieuses questions de garanties en terme de droit d’asile et plus généralement de droits humains. De bonnes conditions d’hébergement et de traitements des demandeur·e·s dans d’autres États ne peuvent être formellement assurées. 

D'autres pays européens se tournent vers l'externalisation

Le gouvernement danois n’est pas le seul à se tourner vers l’externalisation. Le Royaume-Uni a passé un accord avec le Rwanda en avril 2022. Celui-ci prévoit que les Britanniques verseraient de l’argent à ce dernier pour qu’il accueille des demandeur·e·s d’asile. 
Cependant, l’accord a été annulé par la Cour Suprême britannique mercredi 15 novembre. Encore une fois, la qualité de traitement des demandes au Rwanda était mise en cause, elle pourrait entrainer des renvois abusifs dans les pays d’origine des migrant·e·s. 

Enfin, l’accord signé entre l’Italie et l’Albanie, prévoyant l’ouverture de centre d’accueil en Albanie pour les réfugié·e·s secouru·e·s par l’Italie, inquiète également fortement les défenseurs des droits de l’Homme. La question se pose sur les conditions de vie dans ces centres. 

Ces différentes mesures s’inscrivent dans une dynamique de durcissement des politiques migratoires en Europe.