Le maintien de l'ordre fondé sur les données : le développement des pratiques policières discriminatoires dans toute l’Europe

Novembre 2019

The European network against racism (ENAR) a récemment publié une étude qui alerte sur le caractère discriminatoire des nouveaux outils numériques de surveillance développés en Europe. Sous couvert de « neutralité technologique », ces méthodes accentuent à la fois la surveillance, le contrôle et la stigmatisation des personnes issues des minorités ethniques.

Les nouvelles technologies ont permis de transformer et perfectionner les méthodes de surveillance et de prévention de la criminalité en développant notamment la reconnaissance faciale automatisée, la surveillance des réseaux sociaux ou encore l'utilisation de scanners d'empreintes digitales mobiles. Ces nouveaux outils permettent une identification accrue des personnes issues de minorités ethniques et les surexposent, par conséquent, au risque d’un arrêt et d’une fouille discriminatoire.

Le rapport interroge d’ailleurs sur la neutralité prétendue de ces nouveaux outils numériques. En effet, les chiffrent pointent une hausse de 30% des contrôles des personnes racisées dans les zones où ils ont été installés, en parallèle d'un renforcement de la présence policière dans des zones identifiées comme "à risque" sur la base des données collectées par la police. L'ensemble de ces constats mène l'ENAR à s'interroger et s'inquiéter d'une recrudescence des pratiques policières discriminatoires et stigmatisantes.

L'utilisation des nouvelles technologies par la police et les forces de l'ordre maintient et renforce ces pratiques discriminatoires, sous couvert de "neutralité" des données et de la technologie"

Karen Taylor, présidente du Réseau européen contre le racisme.

Le rapport complet est disponible en ligne, sur le site de l’ENAR.